La présence de normes et de réglementations internationales est une évidence pour les amateurs de sport. Ce sont ces règles, communément admises, qui sont censées fonder l’universalisme sportif et être des garantes d’une juste compétition. Or, ces normes, ces techniques, ne sont pas fixées de manière éternelle et font l’objet de discussions, de négociations et de luttes entre les dirigeants et les responsables techniques qui siègent dans ces lieux de pouvoir. Ces débats peuvent d’ailleurs être âpres quand sport et tensions internationales se mêlent, le contrôle des normes ou des règles permettant un évident avantage.
Ce projet a pour objectif de revenir sur un aspect de la Guerre froide sportive, non celle qui se joue sous l’œil des caméras dans les stades ou dans les salles de sport par le biais des champions, mais celle qui se joue dans les instances internationales du sport.
L’URSS s’est tenue à l’écart du mouvement sportif international dans les années 1920 et 1930 et a cherché à promouvoir une autre forme d’internationalisme sportif, rassemblant les mouvements ouvriers de culture physique, l’Internationale Rouge du sport (IRS). Les succès des compétitions internationales, l’écho médiatique des victoires obtenues par certaines nations et l’échec de l’IRS ont modifié la donne. Le sport est apparu pour les dirigeants soviétiques durant la deuxième moitié des années 1930 comme un domaine où la patrie des soviets pouvait « rattraper et dépasser » les États capitalistes.
The existence of international norms and rules in sports is obvious for sports fans. Requirements and conventions, widely recognized, are supposed to structure and guarantee the universalism of sport and to permit fair-play competitions. Yet, norms, techniques and codes are not eternally determined and are at the center of debates, negotiations and tensions between sports leaders and technicians who sit in sports international organizations. Those discussions could be harsh when sports and international tensions were mixing as during the Cold War.
This project attempts to analyze one aspect of the Sports Cold War that is not happening in the public eye and on camera, in stadiums or in arenas, but backstage, in international organizations and in learned societies.
During the 1920s and the 1930s, the USSR stayed away from the international sports movement and tried to promote another type of internationalism, gathering communist workers’ sportsmen in the Red Sports international (RSI). The rising success of international competitions (Olympic Games, Football world cup), the increasing propaganda of sports victories and successes and the failure of the RSI in organizing the global worker’s sports movement changed the way Soviet sports leaders considered international sports and performances. In the middle of the 1930s, sports appeared as a way to show how the homeland of the soviets was ‘catching up and overtaking’ capitalist countries through victories and records.
